Le guide de la rentrée scolaire à destination des parents français

Ce qu’il faut savoir pour tous les élèves

Le calendrier scolaire

La première surprise pour beaucoup de familles françaises est la date de la rentrée: en Suisse, les cours reprennent mi-août, soit environ deux à trois semaines plus tôt qu’en France. Cette date varie légèrement d’un canton à l’autre, car le système éducatif suisse est fortement décentralisé.

Le reste du calendrier scolaire est également propre à chaque canton. Il n’existe pas de découpage en zones (A, B, C) comme en France. Certaines vacances – comme celles d’octobre ou de février – n’existent pas dans tous les cantons, ou n’ont pas les mêmes durées. Il est donc essentiel de consulter le site officiel de votre canton pour connaître les dates précises.

Les dates de la rentrée scolaire par canton:

Genève: lundi 18 août

Vaud: lundi 18 août

Valais: jeudi 21 août pour la partie romande

Fribourg: lundi 1er septembre

Neuchâtel: lundi 18 août

Berne: lundi 18 août

Zürich: lundi 18 août

Les horaires

En Suisse, la journée scolaire peut être très différente de ce que les familles françaises connaissent. Les horaires sont irréguliers, avec des demi-journées, des après-midis libres, et une pause de midi longue qui peut aller jusqu’à deux heures. Dans de nombreuses communes, les enfants rentrent à la maison pour déjeuner.

Si certaines écoles proposent un accueil de midi ou un restaurant scolaire, ces services ne sont ni généralisés ni toujours disponibles. Il faut donc anticiper une organisation familiale souple, surtout en école primaire.

Le mercredi matin est en général un jour de classe, contrairement à la France, mais le mercredi après-midi reste libre dans la majorité des cantons.

La cantine scolaire

Contrairement à la France, la cantine scolaire n’est pas un service public standardisé. Certaines écoles en milieu urbain disposent d’un service de repas de midi (payant), mais il est souvent soumis à inscription préalable, parfois avec des listes d’attente.

Dans les zones rurales, il est courant que les enfants rentrent manger à la maison. Ce modèle suppose une grande souplesse parentale, ou le recours à des structures parascolaires (garde à midi ou accueil extrascolaire), qui doivent être organisées en dehors de l’école.
 

Les fournitures scolaires

Là où la rentrée en France rime avec longue liste de fournitures, la rentrée en Suisse est bien plus simple de ce point de vue. La majorité du matériel scolaire (livres, cahiers, classeurs…) est fourni gratuitement par l’école.

Les familles n’ont en général à acheter que les effets personnels de base: un sac, une trousse, des chaussures d’intérieur, et parfois quelques crayons ou stylos. Cela reflète une volonté d’égalité d’accès à l’enseignement et d’allègement de la charge parentale.

La relation école-famille

En Suisse, la relation entre l’école et les parents est généralement plus distante et formelle qu’en France. Il n’y a pas de carnet de correspondance dans beaucoup d’établissements, la communication passe plutôt par email, plateformes numériques, ou lors de rencontres ponctuelles (réunions d’information, entretiens individuels).

 

L’assurance scolaire

Il n’y a pas d’assurance scolaire spécifique comme en France. En revanche, les parents doivent s’assurer que l’assurance maladie ou accident de leur enfant couvre les accidents scolaires et extrascolaires. Cela relève soit de l’assurance de base (LAMal), soit d’un complément privé, à vérifier auprès de votre assureur.

 
Un système scolaire décentralisé

La Suisse est un pays fédéral: chaque canton gère son propre système scolaire, selon ses traditions, ses langues et ses objectifs. Cela implique des différences notables entre cantons romands, alémaniques ou tessinois. Les programmes, les horaires, les filières d’orientation, les examens… peuvent différer, parfois de manière significative.

Les particularités selon le niveau scolaire de votre enfant

L’école primaire (de 4 à 11 ans)

L’école obligatoire commence en Suisse à l’âge de 4 ans révolus, dans la majorité des cantons, avec deux années dites de cycle enfantin (équivalent de la maternelle française). Ensuite, l’enfant entre dans un cycle primaire de 6 années, ce qui fait 8 années de scolarité au total.

Pendant cette période:

• L’enseignement se concentre sur les fondamentaux: lecture, écriture, mathématiques, découverte du monde, mais aussi arts et activités manuelles.
• L’introduction des langues étrangères est progressive. En Suisse romande, les élèves commencent souvent par l’allemand (comme langue nationale), avant l’anglais.

L’évaluation se fait souvent sans notes dans les premières années: les bulletins mettent l’accent sur des appréciations qualitatives ou des lettres (A, B, C). Cela peut surprendre les familles françaises habituées aux notes dès le CP.

Les enseignants privilégient une pédagogie centrée sur l’enfant, avec une forte valorisation de l’autonomie, de la collaboration et du respect du rythme de chacun.

 

Le cycle d’orientation / secondaire

À partir de 12 ans, les élèves entrent dans le secondaire 1, appelé souvent "cycle" ou "cycle d’orientation". Cette étape marque une différenciation des parcours en fonction des résultats scolaires, contrairement au "collège unique" français.

Les élèves sont regroupés en voies ou niveaux:

• Une voie générale (niveau moyen)
• Une voie prégymnasiale (plus exigeante, pour préparer la maturité)
• Une voie spécifique ou pratique (axée sur la formation professionnelle).

Les notes sont désormais chiffrées (de 1 à 6), avec une moyenne de 4/6 pour valider les matières. L’accent est mis sur les compétences personnelles, les attitudes et la capacité à s’organiser.

Cette période est décisive: selon le niveau atteint, les élèves auront accès ou non au gymnase (l’équivalent du lycée général français) ou seront dirigés vers l’apprentissage professionnel, très valorisé en Suisse.

 

Secondaire 2 / Gymnase / Collège / Apprentissage (15 à 18 ans)

Après le secondaire 1, les élèves peuvent suivre l’un des deux grands parcours du système suisse:

Le gymnase ou collège (voie académique):

• Il dure en général 3 ou 4 ans et prépare à la maturité fédérale (équivalent du bac).
• Très sélectif, il demande un bon dossier, voire un examen d’entrée selon les cantons.
• Il ouvre l’accès aux universités suisses, mais n'est pas toujours reconnu tel quel en France (vérifier les équivalences selon les filières).
  

La formation professionnelle duale (voie majoritaire):

Le système suisse valorise beaucoup l’apprentissage en entreprise, dès 15-16 ans.

• L’élève travaille en entreprise 3 ou 4 jours par semaine et suit des cours à l’école 1 ou 2 jours. Cette voie permet d’obtenir un CFC (certificat fédéral de capacité), souvent complété par une maturité professionnelle ouvrant à des hautes écoles spécialisées.

A retenir: en Suisse, l’apprentissage n’est pas une voie de relégation, mais une voie d’excellence pour des métiers techniques, artisanaux ou même tertiaires.

Conclusion: ce que vous devez retenir

Le système scolaire suisse est stable, exigeant, et très structuré, mais différent dans ses logiques fondamentales. L’orientation y est plus précoce, l’implication familiale plus ponctuelle, et l’apprentissage très valorisé.

Plutôt que de chercher à retrouver ce que vous avez connu en France, il est conseillé de:

• Prendre rapidement contact avec l’école et les structures parascolaires locales,
• Accepter les rythmes différents et adapter votre organisation familiale,
• Soutenir votre enfant dans l’apprentissage des langues nationales,
• Vous informer dès le cycle sur les parcours d’orientation, pour éviter les mauvaises surprises.