Vie en Suisse

Rencontre en terre helvète: Simon Mathevet

18 décembre 2024·Lecture 7 min.

Je m’appelle Simon, j’ai 39 ans et je viens d’Aubenas en Ardèche. Je suis arrivé en Suisse à la fin de mes études, en octobre 2010. Quand j’y repense, je réalise à quel point ça commence à dater!

image Rencontre en terre helvète: Simon Mathevet

Pourquoi avoir choisi de vivre en Suisse?

« J’ai suivi un cursus de master en Management international à Lyon, Paris puis New-York. Après son obtention, je souhaitais trouver un travail dans le Product management. En banque idéalement ou en assurance. Je privilégiais deux options: Paris, siège de nombreuses grandes banques et compagnies d’assurances françaises, ou Genève, qui était l’une des plus importantes places financières d’Europe et qui avait une dimension plus internationale. De plus, cette dernière n’était pas trop éloignée géographiquement de ma famille et j’avais des amis d’écoles qui y avaient déjà trouvé un travail.  

Plusieurs proches, avec qui je discutais souvent et qui vivaient déjà à Genève, m’ont vanté sa qualité de vie. Par ailleurs je m’y étais déjà rendu quelques fois car ma compagne est franco-suisse.

Finalement c’est là que je m’y suis senti le mieux et que j’ai voulu élire domicile. »

Trouves-tu difficile d'émigrer dans un nouveau pays? Quelle est la première chose qui t'a marquée en arrivant en Suisse?

« J’avais déjà de la famille sur place donc je n’ai pas été totalement dépaysé. Mais, comme dans un premier temps, j’ai signé un contrat en CDD et que ma compagne était en stage, trouver un appartement dans Genève était complexe. Sans permis B/C ou sans aide de ton employeur, il est difficile d’être prioritaire sur les dossiers de location. J’ai donc été frontalier pendant 1 an et demi par simplicité. »

Dirais-tu que le système scolaire est différent?

« J’ai une petite fille de 6 ans et demi scolarisée dans la commune de Carouge. Je trouve que le système scolaire suisse est de qualité et équilibré. La grande différence avec la France, d’un point de vue pédagogique, c’est qu’ici l’enfant évolue à son rythme avec un accompagnement davantage personnalisé.

Que ce soit à la crèche ou à l’école, il y a un suivi sérieux et professionnel. Tant du côté des professeurs que de l’administration. Un exemple qui m’a marqué: à chaque rentrée, les enfants ont chacun leur bureau avec une boite de stylos Caran d’Ache offerte. C’est là qu’on réalise que nous sommes est en Suisse car tout est bien ordonné! »

Quelles sont les différences culturelles qui t’ont le plus marquée?

« Tout d’abord la réactivité et l’efficacité de l’administration suisse! Ici, nous savons pourquoi on paye des impôts: tout est bien huilé et très structuré. Cette mentalité se retrouve dans pleins d’autres domaines et cela peut parfois, à son arrivée, être déroutant pour un français ou un étranger venant d’un pays moins rigoureux. Mais on s’y fait vite car au final, c’est agréable d’avoir un système qui fonctionne bien.

Ensuite, ayant beaucoup voyagé dans ma vie avec plusieurs points de comparaisons, je confirme que la Suisse a un fonctionnement plus anglo-saxon que la France. Dans cette dernière on juge encore (trop) sur les diplômes et les écoles/universités fréquentées alors qu’en Suisse on va autant juger sur l’expérience et le mérite que sur les éventuels diplômes. Un exemple frappant: en Suisse l’apprentissage est bien perçu, avec de réelles possibilités d’évolution, alors qu’en France cette voie a malheureusement une connotation plutôt négative.

Enfin, en tant que Français, je me dois de parler de gastronomie. J’ai la chance d’habiter en Suisse romande mais la gastronomie française reste quand même bien au-dessus… sauf pour la fondue qui est de loin la meilleure au monde! »

Envisages-tu de rester en Suisse à long terme?

« Désormais ma vie est à Genève. J’y ai ma famille, dont ma fille qui est scolarisée, mes amis et mon réseau professionnel.

Si une personne désire s’expatrier en Suisse, et qu’elle a moins de 30 ans et qu'elle n'a pas d'enfant, je lui conseillerais plutôt d’aller à Lausanne ou Zürich. Lausanne car c’est, de mon point de vue, plus jeune avec une vie culturelle/nocturne riche. Et Zurich car c'est la plus grande ville de Suisse, elle est très dynamique, certes très "suisse allemande" et chère, mais avec un certain esprit Berlinois. Cependant lorsqu’on cherche à fonder une famille, Genève est un bon compromis entre son cadre et sa qualité de vie, sa taille et sa proximité avec la France et l’Italie.

Et puis pour moi qui suis un amateur de ski freeride et ski de rando, entre les Alpes Françaises, voisines de Genève, et les Alpes Suisse, il y a là un super terrain de jeu. »

Quels conseils donnerais-tu à un Français pour réussir son intégration?

« Déjà de consulter Ma vie en Suisse!

C’est un conseil basique mais je dirais de ne pas confondre salaire et pouvoir d’achat. Les salaires sont certes globalement élevés en Suisse mais le coût de la vie l’est aussi. Donc si une opportunité d’emploi ou de mission se présente, ne pas sous-estimer ce point primordial et ne pas hésiter à sortir la calculatrice pour établir un budget réaliste.

Je conseillerais aussi, et surtout, de rester ouverts aux autres. Car on a souvent tendance à rester entre expatriés. Il faut montrer que l’on s’intéresse au pays dans lequel on vit. Cela peut paraître évident mais rien que faire l’effort de dire «septante ou nonante» au lieu de «soixante-dix ou quatre-vingt-dix», change la perception que les Suisses peuvent avoir de toi. »

Ma vie en Suisse aurait-il pu t'être utile à l'époque?

« Oui clairement. Si tu n’as aucun contact sur place lorsque tu débarques en Suisse, avoir un support de référence pour expatriés avec des informations claires et centralisées est une aide précieuse.

Ne serait-ce que sur le système d’assurance maladie, le système de prévoyance, le fonctionnement des impôts, la scolarité des enfants, les démarches pour déménager, louer ou peut-être même acheter un bien, etc.

C’est un outil à haute valeur ajoutée, bien plus efficace que des recherches Google, que je conseille à tout bon expatrié souhaitant réussir son arrivée ainsi que son intégration. »

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